En hiver les abeilles forment une grappe à l’intérieur de la ruche afin de réchauffer la reine et la colonie entière. Elles mangeront le miel accumulé l’été, d’où l’intérêt pour l’apiculteur de ne pas toucher au miel situé dans le corps de la ruche. (on ne récolte que le miel situé dans la hausse)
Pour l’apiculteur c’est le moment de préparer la saison à venir et de veiller au bon déroulement de l’hivernage.
Les ruches doivent être au calme, loin de branchages qui pourraient taper sur leur maison.
Nourrir les abeilles en hiver
L’apiculteur s’assurera que la colonie a assez de nourriture. Mais comment vérifier sans ouvrir la ruche par 0°C dehors ? Les abeilles craignant le froid,
il faut soulever doucement la ruche par l’arrière et évaluer son poids et éviter d’ouvrir leur maison. Il existe des balances spéciales mais très onéreuses. La ruche a besoin d’environ 15kg de miel pour survivre, si ce n’est pas le cas, on pose un pain de nourriture: du candi. Cette substance blanche est composée de sucre (saccharose), sirop de glucose et sirop de sucre inverti et elle sera vite ingérée par les abeilles. On place le pain de candi troué directement sur les cadres, sous le couvre-cadre, pour préserver les forces des abeilles, leur éviter un trajet inutile. On ouvre la ruche très peu de temps pour ne pas perturber la grappe : un coup sur la ruche et la grappe peut tomber et les abeilles peuvent mourir de froid…
Attention à l'humidité et à la neige
On y pense pas assez quand on débute : l’humidité est pire que le froid durant l’hiver!
Il faut poser des petites cales à l’arrière de la ruche afin de la surélever d’1 à 1.5cm environ : ceci permettra à l’humidité de couler vers l’avant, à la sortie de la ruche.
Concernant la neige, il faudra veiller à ce qu’elle ne bouche pas l’entrée de la ruche pour leur laisser de l’air et la possibilité de sortir, faire leurs besoins.
Surveiller les parasites
- Il y a la fausse teigne, c’est une sorte de papillon qui pond ses larves dans la ruche et attaque le bois. Pas dangereuse de prime abord, les abeilles guerrières peuvent s’en charger et s’en débarasser, elle peut devenir néfaste en cas de prolifération et gênera les abeilles, qui déserteront la ruche. On vérifie l’extérieur de la ruche : y a-t-il des larves ? Quand on ouvre, y a-t-il des papillons, des traits creusés dans le bois ? Si oui, la fausse teigne est là. Certains œufs de fausse teigne peuvent rester plusieurs mois dans le bois, c’est pourquoi les cadres (sans cire) doivent aussi être passés au chalumeau. Si vous achetez des ruches et cadres d’occasion: on passe tout au chalumeau pour s’assurer de ne pas introduire de maladies au nouvel essaim
- Le varroa destructor (c’est pas une blague, c’est son vrai nom..) il est la tique de l’abeille. Le varroa est une vraie plaie, il affaiblit la colonie et est difficile à exterminer : il s’introduit dans le couvain pour s’accrocher déjà à la larve et pomper son énergie vitale. Les larves naissent avec des malformations et le varroa se répand aux adultes. Avant l’hiver, on pose un traitement avec des languettes. En hiver, on surveille la chute du varroa. Cette année (2022), j’ai constaté beaucoup de cadavre de varroas sur mon tiroir, en bas de la ruche. Bonne nouvelle, les languettes fonctionnent bien, mauvaise nouvelle : la ruche est infestée.. J’ai donc fait un traitement d’hiver, le Varromed (composé d’acide formique et l’acide oxalique dihydraté): on met des gouttes de ce produit sur les abeilles, entre les cadres, et elles le répandront dans la ruche. L’avantage de ce produit c’est qu’il est compatible en apiculture bio et ne laisse pas de résidu dans le miel.
Après on prie pour que ça fasse diminuer la population… - il y a plein d’autres parasites malheureusement, je ferai un article à ce sujet ultérieurement
Préparation du matériel
Comme il fait froid et souvent moche, l’apiculteur en profite pour préparer le matériel pour le printemps.
La désinfection des ruches : comment ça marche ?
Avec de la javel ? Avec un produit spécial ? Absolument pas! on ne met rien à l’intérieur de la ruche. Le seul moyen pour nettoyer et tuer d’éventuels parasites c’est le feu.
Il est vrai, la première fois que l’on met le chalumeau, allumé, sur les parois, ça crame un peu.. on se demande si on fait bien..! Mais c’est la seule solution, naturelle, pour nettoyer.
On pensera aussi à nettoyer sa vareuse (vêtement de protection) et passer au chalumeau le lève-cadres.
La ruche et les cadres
Durant l’hiver l’apiculteur peut peindre ses ruches avec un produit doux adapté aux abeilles, mais on peint uniquement l’extérieur, comme dit plus haut, on ne touche à rien à l’intérieur. Personnellement j’utilise de l’huile de lin pour entretenir le bois : c’est un produit naturel, végétal et indolore pour les abeilles.
Ensuite, on cire les futurs cadres qui remplaceront les vieux. Il faut renouveler les cadres et les cires de temps en temps (on change bien nos draps..!). Les fils doivent être bien tendus, on utilise une roulette zig-zag (le machin rouge à droite sur la photo 🙂 )
On doit faire chauffer légèrement les fils à l’aide d’un transformateur (merci au voisin qui m’a bricolé ça avec une vieille batterie d’ordinateur!) pour coller les feuilles de cire. Ces feuilles serviront d’amorce pour bâtir les alvéoles, elles utiliseront ainsi moins d’énergie pour produire la cire.
Voilà pour cette immersion dans le monde de l’apiculture en hiver!
J’espère que l’article vous a plu, n’hésitez pas à me laisser un commentaire
On ne se rend pas compte mais il faut beaucoup d’attention de patience de bienveillance
Très intéressant
Prenons soin de ces merveilles
Hé bien……. J’étais loin d’imaginer le travail que cela nécessite.. espérons que le varoa va se calmer….? Je te souhaite une belle année avec tes abeilles ☺️